29/12/2014

" Un petit boulot"

A coups d'incisives grinçantes et acérées, Levison mord juste.
Jake est cynique. La société l'est. L'industrie et ses gros bonnets le sont. Hâtons nous de rendre les choses de la vie légères, de peur d'être obligé d'en crever !
Quelque part aux USA, perdue du côté des Grands lacs, une petite et miteuse ville industrieuse agonise. La dernière usine a claqué la porte au nez de ses derniers ouvriers pour se refaire une santé à coup de bas salaires au Mexique. Jake perd avec son maigre emploi, sa bagnole, son abonnement aux chaînes câblées - Unique fenêtre sur le monde - et sa blonde, partie avec un portefeuille plus épais.
Ken Gardocki, bookmaker-vendeur d'armes sous le manteau-dealer, est le seul homme prospère à la ronde. Quand les rats crèvent de "fin", les truands youplaboum.
Ken truande mais tient à garder les mains propres. Quand il décide de liquider sa femme, ex stripteaseuse qui s'envoie en l'air avec un pilote de ligne, il propose à Jake de se charger du "petit boulot", contre effacement de sa -copieuse - dette de jeu plus un petit en-cas sympathique. 
Jake accepte sans ciller. Et puis quoi ? Dans cette grande farce économique qu'est devenue l'Amérique des années Bush, l'immoralité est d'une banalité affligeante. Il n'y a pas de sot boulot, et surtout pas d'état d'âme. 
Le petit boulot est si bien exécuté que Gardocki passera diverses commandes à un Jake zélé et si épris de justice qu'il nettoiera également l'homme de main de son commanditaire qu'il trouve louche ou le petit chef puant qui menace de virer son copain pompiste.
Mais Jake est un super bon gars en vrai. Ce n'est pas compliqué. Il rêve de tenir un épicerie avec son pote. Il veut une femme, une gentille, qui lui ferait un gosse. Il veut s'abonner au câble, racheter une caisse, se chauffer, un peu. 
Ce bouquin là, c'est "The full monty" façon Tarantino. De la misère trash. De l'hémoglobine en gros sabots coloriés d'humour noir.
Iain Levison m'avait déjà tapé dans le coeur littéraire avec le très grand "Arrêtez-moi là", il marque l'essai avec une plume cyanurée juste comme il faut et un esprit dont le caustique ne se dément pas !

"Un petit boulot" 
Iain Levison ( Américain )
Editions Liana Levi 10 €

01/12/2014

Brève Histoire de robe - Moulage dedans -

J'épargne au visiteur les contorsions d'usage pour un auto-moulage. 
Le principe dans les faits est simple : Fermer provisoirement le dos et ouvrir une couture de côté pour ajuster le bustier et faire quelques incantations à la Déesse Cordula pour qu'il n'y ait aucune retouche à faire au dos.
A partir de là c'est presque plié.
Fond de robe baleiné monté sur doublure entière.
Pose de bolducs pour visualiser les drapés.
Valse des épingles sur bandes plissées, biaisées et / ou entrecroisées. Le moulage est avant tout une question de feeling.
On ferme le tout.
Emballez.








Soie crépon bleu Klein Gentleman du tissu St Pierre.
Baskets collection personnelle - On s'aime trop -

12/11/2014

Vente solidaire Noël et Liberty . The clic to be.

Clémence ne cesse de m'étonner.
L'an dernier, pour les deux ans de son blog "Les trouvailles de Joséphine", elle lançait une vente solidaire éphémère en sollicitant les blogueuses agiles et créatrices.
Les 6000 € de dons étaient reversés intégralement à l'association "vaincre la mucoviscidose".
Cette année elle récidive.
Cette année, encore, les créatrices suivent mais pas seulement.
Clémence est devenue en très peu de temps une incontournable de la blogo-sphère enfance, déco et mode. Les plus grandes marques sont attentives à ses critiques, et les mamans font confiance à son goût sûr et raisonné.
Clémence est un "personnage", vrai, dynamique et efficace. Elle enchaîne les projets avec une facilité déconcertante, choisit de façon extrêmement clairvoyante ses coups de coeur, aime entièrement ou déteste cordialement. Revient objectivement sur un avis si le produit déçoit, n'hésite pas à frapper haut pour faire réagir la marque, bref, c'est une communicante dans le beau sens du terme.
Communiquer pour commun. Pas pour…. Bref.
Donc.
Cette année, la palette de dons est assez bluffante. Des grandes marques de mode enfantine se joignent au mouvement, et la bousculade des acheteurs risque d'être aussi comique que chez H&M au premier jour des soldes.
A savoir : La vente se déroulera du samedi 15 novembre à 10 h au dimanche 16 novembre à 15 h.
Elle se présente sous forme d'enchères sur le net. Les explications sont limpides ICI.
Les marques, créateurs et particuliers donateurs prennent en charge l'objet, bien sûr, mais l'envoi également.
Clémence, aidée par Karen abat depuis des jours un travail de titan. Et elle va gérer toute la communication liée à chaque vente… Courtoisie et patience de la part des acheteurs sont de mise.
Le principal de l'histoire. Finalement…
C'est que cette vente, qui réveille en nous, faibles consommateurs ( bon. trices. Ok ) nos instincts de chasseur-cueilleur et nous procure une jouissance bien légitime de propriétaire comblé, sentiment rehaussé à sa juste valeur en cette veille de période de fêtes où de toutes façons tu vas devoir claquer un max pour les enfants. Cette vente, bref, c'est juste une façon de DONNER pour que la recherche avance et que des milliers de gamins atteints de mucoviscidose puissent enfin regarder, juste, une ligne d'horizon…
Voilà.
C'est ICI. En ligne. Et pas ailleurs !
Have fun les gens !
Merci Clémence.
Valantoine participe en offrant deux Moïses 3 mois en molleton France Duval Stalla et Liberty
Envoyé avec un accessoire surprise.
Et pour en savoir un peu plus sur la muco, version un peu trash c'est là.
Page FB de la vente anniversaire pour aider la Muco ICI.


16/10/2014

L'invincible Louis Zamperini !

Invincible.
Il est mort en juillet.
A 97 ans il a dit  "va". J'ai accompli ma vie.
Un homme peut-il à ce point vivre sans vouloir en finir ?
Je veux dire. Un homme peut-il à ce point endurer de l'existence sans se laisser mourir !?
Elle bouillonne la vie chez cet homme.
L'enfance de Louis est une boulimie d'expériences, de bêtises et de larcins, de petites truanderies et de grosses bagarres.
L'enfant ne tient pas en place. On le confrontera à la piste d'Athlétisme . Ce sera une révélation !
Il devait marquer son siècle.
Ses premières courses furent éblouissantes !
Raillé par des adversaires aux dents longues et aux pointes acérées, il finit un mile en 4 minutes 08 secondes, un temps qui restera au firmament des records inégalés pendant 18 ans !
8 ème aux 5000 mètres aux jeux Olympiques de Berlin, la guerre 39/45 aura raison de ses espoirs de médailles.
Le cahot mondial emporte les hommes valides et les recrache sur des théâtres morbides.
Louis endosse l'uniforme de l'US Air Force et bombarde le Pacifique à bord d'un B-24 qui finira par s'abimer en mer.
3 hommes. L'océan les recrache . Deux radeaux de caoutchouc se font refuges.
47 jours de dérive. Zéro nourriture. Un peu d'eau de pluie. Un soleil écrasant. Des centaines de requins prédateurs. Des heures de survie sous le feu nourri des tirs ennemis. Des ouragans et 3000 kilomètres au gré des courants. Deux survivants. Et au bout de l'enfer, un nouveau gouffre.
Prisonniers des Japonais. Une nouvelle survie.
Geôles putrides et étriquées, abîmes de souffrances, de brutalité. D'inhumanité.
Watanabe est "L'oiseau". Criminel de guerre de haut vol. Il n'aura de cesse d'écraser son peuple de damnés prisonniers réduisant au néant la plus petite parcelle d'humanité de ces ombres d'hommes tombés dans l'oubli.
Louis sera officiellement déclaré mort.
Il est pourtant bien vivant.
Invincible.
Sa vie est déjà un roman. Elle n'est pourtant qu'un préambule.
"Invincible" parle d'un homme, d'une lutte, de multiples enfers et d'une rédemption.
Laura Hillenbrand ( Auteur de l'immense succès "La légende de Seabiscuit" ) fait un récit fidèle d'un homme dont on ne peut que louer l'héroïsme et l'humanité, acteur bien malgré lui d'une fresque éclaboussée d'abominations et d'accablement, mais dont la lumineuse issue n'est qu'un reflet du bouillonnement de vie du coureur Zamperini.
"Invincible" par Laura Hillenbrand
Presses de la cité.
…Et au cinéma en janvier 2015 !

22/09/2014

Robe is in the air


Au tout début le matin je devais aller faire quelques ronds de jambes au meeting aérien de Toulouse Francazal.
Finalement j'ai fait des ronds de jambes au semi-marathon de Toulouse ( mes bavardages de runneuse c'est maintenant sur ce blog que ça se passe ).
Mais j'avais prévu une robe. Au semi c'était pas pratique.
Tant pis pour la pause alanguie devant les alphajet, je sacrifie mes rêves de midinette à mon envie de chronomètre.
Le spectacle se donne dans le ciel Toulousain de ce dimanche après-midi. Je fais tout de même honneur à ma robe à ailettes pour paparazzer notre - cocorico - très belle patrouille de France !













Robe -Valantoine - en gabardine de coton. Modèle inspiré de l'histoire de l'aviation militaire : Matière, jeu de surpiqûres, rigueur et lignes appuyées. 
( Je joue si je veux ;)
- Ceinture ancienne collection Cyrillus, lunettes Chanel, chaussures Minelli -

08/09/2014

Mariage. Aérien comme un Delerm.

"Il y a des jours où l'on cueille le jour au moment flottant des possibles" 




Ma jolie mariée de juillet photographiée par Fabien Courmont "Les bons moments".
Crêpe de soie et dentelle italienne Sonitis (11 rue de Mulhouse Paris II )

























02/09/2014

Oh ma'moiselle !

Voilà c'est la rentrée.
On ne sait plus d'où de quoi comment. Les rythmes sont déférents selon les âges, les villes.
Moi je suis rentrée mi août c'était plus simple. J'attends que les événements me percutent.
Après je fais des projets j'imagine des buts, je formule des envies et le grain de sable vient toujours dévier la route.
Je récupère le nectar, je bazarde le reste. Voilà. Je vis quoi.
Voilà c'est la rentrée .
Comme je ne sais pas quel temps il fera sur mon agenda annuel j'ai décidé de me créer un petit modèle à glisser sous le coude dès maintenant.
Il deviendra ce qu'il aura le temps de devenir.
Le prototype devait être du type à ne pas servir mais il est finalement du genre à me plaire alors je garde.
Gabrielle. (Oh Gabrielle me dit Johnny)
Assortie donc à cette veste Ah que clouclou.









- Gazar de soie, Soie et Lurex ( JP Gaultier ) Perles d'Onyx vintage.

12/08/2014

Wilderness - Une pépite sur ma route -

Il y a de ces lectures en grâce qu'on ne voudrait jamais finir.
Il y a sur nos chemins littéraires des personnages que l'on voudrait palper, serrer, pleurer, rire et embrasser.
Wilderness de Lance Weller est un petit caillou blanc. On le ramasse. Lisse et chaud on le fait jouer au creux de la main et sans savoir vraiment pourquoi, il dégage une chaleur quasi mystique qui nous pose autant de baume à l'âme qu'un chapelet de prières.
Wilderness est une route. Un voyage semé d'embûches et de personnages. Tout y est sombre et grandiose. La majesté des paysages et des âmes pansent des blessures immondes trempées de sang et de larmes.
Abel Truman a traversé le pire. Il a bu la peine jusqu'à la lie. Il a tutoyé la mort, fermé les yeux sur l'ineffable, pénétré des océans de doute. Soldat sudiste lors de la guerre de Sécession, il traverse la grande bataille des Wilderness. Mémoire mi vie- mi plaie d'un déchaînement de violence insupportable il se fera ermite, âme traumatisée par l'homme, recroquevillée pendant 30 ans sur le seuil d'un cabanon tourné vers le Pacifique et sa douce absence d'âme qui vive.
Il parle à son chien. Chose perdue flairant la peine. Arrivée aux pieds du vieux par hasard. Deux solitudes qui fusionnent.
Abel voudrait partir définitivement. Mais ni le chien ni l'océan ne veulent se charger de sa dépouille décharnée. Qu'à cela ne tienne. Abel marchera jusqu'à ce que mort s'en suive.
Il n'a pour seul bagage que ses souvenirs. Une vieille pétoire et son fidèle canin que des vilains à l'affût lui déroberont bientôt.
Il porte en lui une litanie de morts, de blessures de fêlures de fautes de faiblesses, de tout petits bonheurs et de grandes détresses. Il ne juge jamais. Constate, guérit, tend une main ou prend à son tour. Repart.
Abel est une figure paternelle. Il est grizzly ou roitelet. Sa vie est une longue veillée de prières. Paix et silence  en ciel étoilé, psalmodie d'événements terrifiants, d'invocations, de pleurs et de chants. 
Hommes et destins se mêlent comme autant de Saints égrainés.  
On ferme Wilderness apaisé et débordant de foi en l'Homme.
L'Amour tient dans la main rugueuse et torturée de tous les Abel de la terre.

Wilderness 
Editions Gallmeister
Premier roman (!!!) de Lance Weller ( Traduit de l'Américain par François Happe )

24/07/2014

L'honneur de vous faire-part #6

Vite en passant, embrasser bébé Hermione, dire encore merci à sa maman et encore bravo à Pompons et Carillons graphic designer.
Bonnes vacances !
 - Suite -

02/07/2014

Cortège de petits enfants bonheur


Accompagné d'une salve de mercis pour ce couple de jeunes mariés aussi pétillant que la couleur des robes de leur cortège de mariage !
























Merci à vous pour vos messages plein d'amitié !
Que l'été vous soit revigorant !

25/06/2014

L'histoire du petit buste mannequin

Je n'ai pas de prétention. Surtout pas celle de créer quoi que ce soit.
Vous savez pourquoi je dessine des petits mannequins ?
Non?
Ben j'vais vous l'dire.
Il était une fois il y a 20 ans à ESMOD. Une élève pleine de complexes pour son coup de crayon, parce que tu vois, les étudiants Japonais, très nombreux, avaient un swag du promarker à te filer des boutons.
Seulement voilà, ils faisaient tous la même silhouette. De grandes jambes avec des mains comme des plateaux, des bras élastiques et des corps filiformes. Et les yeux, immenses. Pas de bouche. Juste des yeux et des cils façon parasol.
Mes petits bonshommes avec leurs bouches de traviole faisaient pâle figure. J'avais une maîtrise Es dessin technique fort heureusement avec une expérience acquise en stage chez Monop' à référencer des milliers de portants du temps - séquence nostalgie - où le travail de référencement à coup de crayon des stagiaires coûtait une blinde moins cher que le catalogue photos.
Alors voilà. Un jour où je bloquais plus que les autres sur mes petits bonshommes, j'ai fini par remplacer mes ingrats personnages par des petits mannequins Lavigne. Le prof dirait bien ce qu'il voudrait.
Contre toute attente, ce fut l'un de mes dossier les mieux notés !
Le petit mannequin devint ma marque de fabrique. Un truc de paresseuse.
J'en accompagnais parfois mes cadeaux de naissances, mais ils sortirent du bois à la création de ce blog. L'immuable bannière en est la signature.
Les premières commandes m'ont tétanisée. Je ne prétends pas et n'ai jamais prétendu être une dessinatrice digne d'intérêt. Mais le fait est que mes mannequins ont plu. La blogosphère en fleurit depuis maintenant plusieurs mois, c'est aussi grâce à Anne-Laure "De mes dix doigts" qui m'a fait l'honneur la toute première de me demander l'autorisation de les numériser pour en proposer des broderies.
Que je sois rémunérée ou pas pour cela ne regarde personne. Je dois le dire parce que j'entends parfois des petites choses désagréables à ce sujet. Je respecte infiniment les gens qui demandent des permissions, qui nomment leurs sources et qui leurs rendent ainsi hommage, c'est la plus jolie des gratifications. La sphère créative ne fonctionne que si chacun est respectueux de ce que leur offre autrui. "La routourne" tournera et tant mieux.
J'ai vu des copies à l'acrylique des dessins qui illustrent le site des cortèges de Garance dans une très belle vente. C'est pitoyable de médiocrité, mais c'est le jeu.
Je suis extrêmement et sincèrement flattée quand ce petit mannequin voyage et qu'il en vienne à orner des articles de puériculture ou donner des idées de nouvelles panoplies.
En revanche, et je craignais que cela arrive, je ne tolère pas entendre par des bruits de couloirs qui s'immiscent de bouches à oreilles, de blogs à messages FB et de claviers à ventes privées que je n'ai plus d'inspiration et que par trop de laxisme je me suis fait piquer ma signature.
Oui le petit mannequin est à tout le monde, non je ne prétends pas en être un Cerbère surveillant d'un oeil torve le petit enfer que peut devenir parfois cet huis clos de créatrices qui s'observent, mais je refuse de me laisser endormir par des lyres qui joueraient une partition hypocrite. 
Il se trouve en revanche, que cette année, à voir fleurir des mannequins joliment peint à la gouaches et proposés sur mesure avec un petit objet personnalisé au pied, j'ai ressenti une certaine lassitude.
Il était en mon devoir de rassurer la créatrice de ces petits tableaux. Elle m'a d'ailleurs contactée et nos échanges furent sincères. Attaquée régulièrement et à juste titre par des contacts communs et pointée du doigt pour son manque d'originalité, je lui ai proposé de signaler discrètement sur son catalogue en ligne qu'elle s' inspirait de mes aquarelles. Ce serait un juste retour des choses. Je ne sais pas si elle le fait, je pense qu'elle n'a rien à cacher et si j'en parle ouvertement c'est que nous sommes en contact de loin en loin.
Mais les langues sont venimeuses - Pas celles qui dénoncent la copie, elles sont logiques - Et j'en prends aussi pour mon grade. "Trop laxiste". Trop permissive.
Soit.
Alors j'ai délaissé mes pinceaux. Plus envie. Les commandes en cours, non urgentes bien sûr sont restées en plan.
J'ai ressorti pourtant mes palettes il y a peu, en me secouant. Il faut dire que j'ai tant eu à faire cette année ! Pas d'histoire de vêtements. Du contact, de l'humain. De ces choses qui font une vie vraie et qu'il est bon parfois de retrouver.
Je n'ai pas dit mon dernier mot. La route est longue même si elle est tortueuse…Et je n'en trace pas seule les contours.
Merci infiniment à celles qui ont compris…et celles qui restent fidèles.





19/06/2014

Yellow birds - Du plomb dans la tête -

Je dois vous parler d'une lecture.
Elle reste dans la tête comme une ritournelle.
"A yellow bird, with yellow bill
Was perched upon my windowsill
I hired him in with a piece of bread
An then i smashed…his fucking head"
Petit allons voir si la rose…
Kevin Powers revient d'Irak. Il a 21 ans. La guerre s'est insinuée sous son crâne. Elle a fait sauter la fosse osseuse pour se loger définitivement dans le temporal.
Il couche sur le papier les battements de son coeur. Il palpite sur les pages de ce roman court et percutant.
Al Tafar, Irak. 2005. Bartle l'a promis, il ramènera Murphy vivant à sa mère qui attend.
Il a 18 ans Murphy. Il s'est engagé, pour se prouver quoi, pour attendre qui ?
Une promesse sans comprendre. "Tu fais des putains de promesses maintenant" lui aboie le sergent Sterling.
Le sergent c'est un pare-balle. Il a blindé tête et treillis. En mode automatique, pour ne pas sombrer. Il a de la bouteille le sergent. Et au fond il est humain. Humain dans un monde qui ne l'est plus. C'est marche ou crève. Marche ou crève, marche ou crève, crève crève.
Dans le roman de Kevin, le futur est une béance. Nous sommes hier et aujourd'hui, mais hier déjà fait mourir le présent.
Le récit au delà du cruel sous l'écriture poétique de Kevin devient chant du cygne. La beauté des mots porte vers l'irréel et il faut qu'une balle vienne siffler à nos oreilles pour que dans un instant de lucidité nous nous retrouvions froid, laid et nu dans cet inutile charnier à ciel ouvert.
On l'aura compris. Murph ne reviendra pas.
L'enveloppe charnelle de Bartle rejoint sa terre. L'esprit reste. Il ne cherche même plus à survivre. Il aurait dû mourir là bas. Les pages de l'après frissonnent d'un effroi que l'on veut cacher.
La fêlure est interne mais c'est la mort de l'âme, celle qui ne se voit pas qui est venue cueillir le soldat Bartle dans le désert d'Al Tafar.
Les mots de Kevin sont d'une incroyable justesse.
Comment décrire l'impensable pourrissement de l'esprit si ce n'est de le vivre. Il faut alors dépasser cet état traumatique pour avoir le courage de le crier au monde. Vous me pensez héroïque mais je ne suis qu'une loque, un engin explosif qui s'est enrayé. Un truc qui aurait dû sauter, là, sur vos écrans de télé, et parce que je reviens, vous m'acclamez ?!
Elle est moche l'histoire des Yellow birds. Elle pourrait être fictive, au mieux dépassée. Ne pas nous concerner. Oui, ne pas nous concerner.
Elles se cachent les fêlures. Elles ne se disent pas. Fut un temps les gueules cassées étaient priées de se faire discrètes. Elles restaient dans les étages des Invalides.
Aujourd'hui les âmes brisées reviennent de pays dont on ne montre que le raisonnable, le visible servi d'un peu de spectaculaire, histoire d'assaisonner la moule frite du citoyen.
Elles viennent gonfler les effectifs des militaires blessés et sortent parfois, timidement, de leur tanière devenue trop étriquée.
Ouvrez les yeux.
Lisez Powers.
Vous ne reviendrez plus comme avant.

 "Tu as atteint les tréfonds de ton esprit mais un trou encore plus profond se creuse en toi parce que tout le monde est si content de te revoir, toi, l'assassin, le complice…"

Yellow Birds de Kevin Powers
En Poche.
Prix littéraire le Monde "Yellow Bird est un hymne vertigineux aux morts vivants. L'Oraison de ceux qui rentrent"

                                            ****


13/06/2014

Blanche heure du petit roi Arthur - patron gratuit dedans -


Et le plaisir immense de recevoir la confiance de sa maman Valérie - et de sa jolie tribu -
Carte blanche pour une robe de famille.
Divine mission.
























Et puisque ce blog est un peu - si peu ? - vierge de nouveauté - je ne rends, pour une fois, pas page blanche et je vous offre le patron du petit béguin Arthur ! - modèle simple sans plis religieuse
12/ 18 mois -
Clic sur les pages puis clic droit et enregistrer pour imprimer à 100 % sans ajustement. -





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